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Contretemps.
5 mai 2008

Something's wrong with me ?

Des livres étalés sur le lit et épuisée je me réveille. Douce lueur d'un matin pénètre dans une chambre bien sombre et encombrée. Ma porte inexistante me pèse ce matin. J'aurais voulu dormir un peu. Mais des bruits remontent de l'escalier. La vie reprend son cours aux étages d'en dessous. Chez moi elle est comme ralentie. Ralentie par ma torpeur. Je n'ai pas vraiment de programme pour la journée, et je m'en félicite. Juste un instant. De quoi repousser les doutes, au moins. Quand les choses se précipitent, je ne sais que faire d'elles. Elles sont trop rapides et je les laisse filer. C'est plus facile.
Le lit est un champ de bataille. Je finis par me lever quand les gens sortent. La porte d'entrée claque plusieurs fois. Même pour l'ouvrir ils se sentent obligés de la violenter. Le silence seul m'apaise. Des tableaux par terre, de la couleur répandue, des pinceaux... C'est un bazar organisé qui me plait bien. Et puis ils sont gentils, ces voisins.
Je m'échauffe la voix. La maison résonne si bien. La cage d'escaliers des délices acoustiques. La symphonie des habitudes m'accompagne. Le café passe, les toasts grillent, les chaises grincent, les volets aussi, et le vent s'engouffre et me chatouille les pieds. Et puis la cafetière gémit, les toasts sautent, les bols tintent et les couverts s'entrechoquent.
Mon écharpe s'enroule, mon sac se cale, ma clef tourne et je ferme la porte avec douceur. Comme pour permettre à la maison de se reposer.
Les rues sont désertes et pourtant on sent la vie qui s'échappe des murs. C'est un horaire particulier. Les enfants se préparent pour l'école, impatients ou stressés qu'ils soient, ils se préparent quand même. Mais c'est bien avant l'agitation des cartables et des grilles à fermer que je préfère la rue. Alors je me hâte, je presse le pas. Ma destination n'est pas bien loin.
Je sors un paquet de cigarettes. Ce n'est pas bien, je le sais, mais les vieilles habitudes ne se perdent pas comme ça. Et puis vivre avec des artistes fumant et allumés, ça ne m'aide pas. Ceci dit, ce sont des excuses, je le sais aussi. Je ne suis pas vraiment comme ces gens qui ont vraiment besoin de leur cigarette à tout prix en plus. J'aime juste en savourer une à des moments précis. Quand les rues sont vides par exemple, et que je me sens seule au monde, c'est juste divin. Mais rien que d'imaginer en prendre une après mon café, j'en ai la nausée.


[à suivre...]

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